Mise à jour : une pétition démarre ici : Non, Guéant ne sera pas député des Hauts de Seine et de Boulogne-Billancourt !
Voila qu'on nous impose le bon valet de la xénophobie officielle.
L'envoyé spécial du "château", Claude Guéant, a été lancé avec un parachute doré sur une circonscription promise pour être soi-disant facile. Préretraité de la politique (67 ans), il est remercié pour services rendus. Récompense t-on le nettoyeur haute-pression en charge des basses œuvres françaises ? Ce "porte-parole du FN" surfe avec une aisance aussi suspecte que crasse sur des idées où l'Autre est toujours le danger, et où l'étranger est cet Autre à bannir. Il est celui qui, de là où il parle, ministre de notre République pourtant, agite la même sémantique de l'exclusion lors de déclarations récurrentes. Ce "nous" qui se construit en s'opposant à un "eux" a été décrypté*. Ses sorties lui valent d'avoir reçu la consécration par Marine Le Pen : une carte d'adhérent d'honneur du Front national.
Il ne s’agit pas de tenir un discours bon enfant sur une immigration qui se passerait sans poser de questions. Le vivre-ensemble impose des règles et des principes, à tous. Mais là n'est pas le propos quand ses propos à lui sont au-delà de l'entendement, c'est-à-dire au-delà de ce que l'on peut entendre.
Entendons bien, cependant, les paroles de cette élite dirigeante : maquillées à gros traits, lancées pour flatter la fibre populiste, elles caressent sans vergogne, mais en insistant, des concepts dont elle connait les risques. Celle-là, comme ce ministre-là, a lu des livres d'histoire, est douée d'une pensée structurée intellectuellement et éclairée politiquement, ce qui la rend doublement coupable et responsable quand la lepénite aigüe la saisit au détour d'une déclaration maîtrisée. Armés de la culture de "ceux qui savent", ces gens là devraient avoir la distance et la hauteur nécessaire face aux sujets de société ; s'ils ne l'ont pas c'est alors que l'on peut soupçonner la manipulation idéologique digne des pires saloperies.
Le Syndrome du Karcher est une maladie frontiste qui se déclare parfois chez l'homme, plus rarement chez l'humain. Une poussée de boutons "bleu-marines" est souvent le symptôme d'une crise sévère. Les éructations de ceux qui en sont atteints se révèlent être, comme leurs postillons, plus contagieuses en période électorale, d'où la dangerosité. Cette fièvre brune vous fout la nausée.
On peut craindre le pire quand un racisme bon teint se présente dans la peau d'un serviteur de l'Etat dévoué à la bonne cause. Quelle bonne cause ? En un autre temps, avec d'autres préfets, les juifs en furent la cible et les victimes; ce sont les arabes ou les roms maintenant. Et demain les "non-européens", comme on dirait "les aryens" ?
Que celui qui tient ce type de discours pervers devienne notre représentant à l'Assemblée me parait non-conforme à ce que nous sommes. Cette pensée là n'est pas républicaine, n'est pas chrétienne, n'est pas humaniste, n'est pas démocrate, n'est pas "de gauche", ni même "de droite", puisque de l'extrême, n'est pas conservatrice, ni progressiste, n'est pas gaulliste, n'est pas sécuritaire puisque si peu sécurisante, n'est pas française, ni même boulonnaise, …n'est pas tolérable.
Unissons nos forces pour lui rendre la circonscription difficile.
Sylvain Canet,
Conseiller national du Mouvement Démocrate - Boulogne-Billancourt, 2 janvier 2012
*Voir recherches de Marianne Doury, chargée de recherche au CNRS, laboratoire communication et politique
Illustration Pascal Colrat
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